L'Afrique, c'est chaud

Anne – Rwanda

Dans le cadre d'un « jumelage scolaire » (en fait, récolte de fonds envoyés à nos partenaires, 25 000 euros en trois ans) je(Anne Klemz) viens de passer une dizaine de jours au Rwanda.

On ne sort pas indemne d'un tel voyage !!!

Pays du génocide (conflit  "Hutus – Tutsis"  en 1994) dans lequel la France n'a pas été exemplaire, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est une des régions les plus déshéritées d'Afrique : pas d'eau potable, pratiquement pas d'énergie électrique (sauf pour les smartphones!), agriculture uniquement manuelle, accès à l'éducation  très restreint, système de santé rudimentaire, sida et malaria omniprésents . . . tous les symptômes de ce qu'il faut encore appeler le sous-développement !

Grâce aux liens privilégiés avec l'école partenaire, nous avons pu rentrer dans l'intimité des familles, partager leur quotidien, échanger en confiance et en vérité avec elles, leur vécu, leur passé douloureux (euphémisme) encore très présent, bref leur vie.

Ci-joint quelques photos qui traduisent, un peu, leur vie au jour le jour.

1 – Avec les Africains : les partenaires africains me remettent symboliquement un « diplôme d'honneur » en remerciement de l'aide apportée

Petite

    2 : le congé maternité est assez court en Afrique !

3 : une heure, aller-retour, pour la corvée d'eau. Trois fois par jour !!! Au PB la fontaine devait quand même être moins loin.

4 : le transport, pas de problème, sauf pour se croiser sur la piste

5 : 100 ans ! Quand on échappe à la guerre, à la malaria, à la famine et au reste ... on peut vivre vieux en Afrique

6 : les « privilégiés », ceux qui peuvent accéder à l'école, souvent après plusieurs heures de marche et qui peuvent payer habits et fournitures

7 : fillette et son petit frère, il faut s'entraîner de bonne heure 

8 : jeu universel, dans le temps et l'espace

Mention spéciale pour Godfrey.

Godfrey, le fondateur de la coopérative

Godfrey a renoncé à son métier de prof pour créer le « village de l'espoir », coopérative regroupant plus de 80 familles, 380 enfants, grande partie de la population atteinte du VIH et du sida suite aux viols de la guerre civile.

Objectif : développer l'autosuffisance alimentaire, un habitat rudimentaire décent, l'accès à l'enseignement et aux soins . . .

 dans le champ de Godfrey : le triangle blanc est une mini-tente qui abrite le nouveau-né sous l'œil de sa mère juste accouchée.

Ma grand-mère Charrier (paix à ses cendres) a heureusement échappé à cette corvée : elle aurait dû dévaliser Décathlon ! »

Bref, j'avais prévu de passer la main et mettre la pédale douce dans l'organisation de cette action humanitaire (« charity ») mais cette expérience m'a montré combien elle est essentielle pour eux, combien ils comptent sur nous et combien nos apports, même modestes, peuvent changer leur vie.

Donc, pas le choix,

faut continuer !

.

.

P.S  Si vous souhaitez faire partager votre  réflexion, il vous faut simplement cliquer, dans le bas de l'article concerné, sur "COMMENTAIRE" et la mettre  .
Le responsable du blog se chargera de publier votre message

Comments

[Anne]

Oui je l’ai lu: très poignant!

[sylvie]

Quelle expérience qui doit effectivement bien "secouer". As tu lu avec tes élèves "Petit pays" de Gaël Faye ? Prix Goncourt des lycéens 2016 qui raconte Histoire d'1 enfant franco rwandais au Burundi en 1992.